Rapport très critique contre les cryptos
Un rapport très cinglant a été rendu par 6 économistes au sujet des cryptomonnaies.
Ce rapport a été demandé par le député européen de gauche Emmanuel MAUREL, connu pour ses positions, également très critiques à l’égard de l’écosystème, et ce, afin de dresser un panorama des cryptomonnaies qui doit influencé le prochain vote du règlement européen MICA et contribuer à durcir des positions déjà très contraignantes pour l’écosystème. Autant dire que les conclusions de ce rapport ne présentent aucune surprise étant donné le commanditaire, la commande et l’équipe missionnée.
Pourtant quand je vois le descriptif du « projet » de l’Institut Rousseau où Monsieur Nicolas DUFRENE est directeur général, je lis: « Dans cette réflexion, nous souhaitons promouvoir des modes de gouvernance plus collectifs, soucieux d’impliquer les citoyens et de garantir leur confiance dans le temps, en même temps qu’il nous faut un regard neuf sur les phénomènes naturels, politiques et sociaux qui nous entourent ». Cette définition me rappelle étrangement Bitcoin. Comment peut-on à la fois être le porte-parole de cette institut, souhaiter une gouvernance plus collective, vouloir garantir la confiance dans le temps pour les citoyens et dire : « Ce qu’on promet à travers les crypto-actifs, cela pourrait être réalisé avec beaucoup plus d’efficacité tout en gardant ce caractère de bien commun avec des monnaies digitales de banques centrales, véritablement accessibles aux citoyens. ».
Le Bitcoin est un OVNI dans l’écosystème monétaire (Objet virtuel non identifié), pour autant, je m’étonne de la mauvaise foi dans l’analyse qui peut en être faite. La France serait-elle incapable de sortir des affrontements idéologiques permanents ? Comment peut-on avancer, évoluer sans être capable d’accepter les innovations, les intégrer intelligemment ? L’Europe passe plus de temps à se protéger de l’extérieur, à règlementer pour protéger les acteurs en place qui souffrent d’immobilisme et d’inertie, à se replier sur soi-même, plutôt qu’à soutenir l’émergence technologique et les acteurs agiles et innovants qui la composent. Non l’écosystème n’est pas parfait, oui, celui-ci nécessiterait plus de régulation, notamment pour les acteurs centralisés afin d’augmenter la protection des investisseurs et les détenteurs de cryptomonnaies. Mais ce qu’il faut, c’est un accompagnement du législateur et non une guillotine législative, de peur de terrasser nos acteurs européens et ainsi se retrouver dans la même situation qu’avec le web 2.0 et les GAFAM. Les cryptomonnaies bousculent, j’en conviens, mais elles vont advenir et quand l’Europe se réveillera, il sera, je le crains, à nouveau trop tard.