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Les cycles des altcoins dans le marché des cryptomonnaies

Il est essentiel de considérer un point majeur dans l’investissement en cryptomonnaies : la question du cycle spéculatif des altcoins.

En effet, à l’exception du Bitcoin, qui est un actif à part, le marché des cryptomonnaies constitue une véritable lessiveuse pour les investisseurs particuliers, en particulier pour ceux qui ne sont pas familiers avec ce domaine et qui arrivent souvent en fin de marché haussier. Le parcours de ces derniers est souvent marqué par les étapes suivantes : ils investissent généralement dans des altcoins dont ils entendent parler en visionnant des vidéos sur YouTube ou via d’autres réseaux sociaux, réalisent quelques gains virtuels avant le retournement baissier (souvent brutal), s’attachent émotionnellement à leurs cryptomonnaies, puis subissent de lourdes pertes tout au long de la baisse du marché en maintenant leurs positions. On leur a en effet souvent dit que ces cryptomonnaies ont un potentiel énorme et qu’elles atteindront de nouveaux sommets lorsque le marché repartira à la hausse. Cependant, il est important de comprendre que les cryptomonnaies qui atteignent de nouveaux sommets après un cycle haussier constituent l’exception, et non la règle. C’est un point crucial que tout investisseur potentiel dans les altcoins doit assimiler.

À l’heure actuelle, parmi les milliers d’altcoins existants, ceux qui ont réussi à dépasser leur sommet initial après un premier cycle sont les suivants : Ethereum, XRP, BNB, Dogecoin, Cardano, FET (en cours), Litecoin (de peu)… Ah, et j’allais oublier Ethereum Classic, le champion de l’absurdité ! Vous le constaterez tout au long de vos aventures dans ce marché : l’absurde règne souvent en maître dans le monde des cryptomonnaies.

D’autres cryptomonnaies, malgré une certaine résilience, ont échoué de peu à atteindre de nouveaux sommets, comme Monero ou Tron.

Il est donc évident que, à l’heure actuelle, les graphiques des altcoins ayant traversé plusieurs cycles haussiers se ressemblent souvent : ils montrent des tendances baissières continuent après la fin de leur premier marché haussier.

Un autre graphique illustre très bien ce phénomène, c’est la comparaison graphique, par rapport au Bitcoin, de plus de 2400 altcoins depuis 2013/2014 :

La conclusion est sans appel : sur une échelle de plusieurs cycles, tous les altcoins sont baissiers par rapport au Bitcoin.

À partir de ce constat objectif et implacable, il est fort probable que la majorité des cryptomonnaies qui ont explosé en 2021 ne retrouveront pas de nouveaux sommets historiques, même si certaines semblent avoir plus de chances de réaliser cet exploit que d’autres (Solana, TRON, BNB, ChainLink, AAVE, etc.). Ce fait est souvent négligé par de nombreux investisseurs, en partie à cause de leur méconnaissance du marché, de la tendance à suivre aveuglément les analyses de leurs YouTubers favoris (qui manquent souvent d’expérience et de recul sur le marché), et de l’attachement émotionnel qu’ils développent envers leurs altcoins après avoir engrangé des gains virtuels durant la fin du bull market.

Faut-il pour autant abandonner l’investissement dans les altcoins ? Pour ma part, je ne pense pas. Toutefois, il est indispensable de comprendre les risques, d’apprendre les règles qui régissent ce marché, de les accepter, et de ne pas analyser le marché des cryptomonnaies comme on analyserait le S&P 500 ou le CAC 40. Par conséquent, les nouveaux investisseurs qui entrent sur ce marché ont peu de chances de réaliser des gains, car ils ne s’investiront pas suffisamment pour comprendre en profondeur les mécanismes du marché, ne suivront pas son évolution et seront rapidement dépassés par un environnement en perpétuelle évolution, caractérisé par une spéculation intense.

L’investissement dans les cryptomonnaies n’est donc pas une source de gains faciles et rapides. Au contraire, il est souvent synonyme de souffrances et de pertes importantes en capital, à moins d’y consacrer le temps nécessaire pour s’éduquer, progresser sur plusieurs années ou se faire accompagner dans la compréhension des mécanismes et des spécificités du marché par un coach expérimenté.

L’importance de la distribution des tokens dans l’analyse des projets

J’ai décidé d’écrire un post sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur, celui des lancements de projets dans les cryptomonnaies, de leur financement et de leur tokenomics (économie du projet). Il faut différencier deux types de projets : ceux qui se lancent en faisant une ICO (initial coin offering) aussi appelée IEO/IDO en fonction de la plateforme où ces émissions de tokens sont effectuées, et ceux qui se développent en preuve de travail (proof of work).

Les projets dont le système de lancement (ICO) a été particulièrement en vogue en 2017, suite notamment à la première réalisée par Ethereum, est un système qui permet généralement de préfinancer le développement d’un projet par une levée de fonds auprès d’investisseurs particuliers (retails) et professionnels (fonds d’investissement). Cette levée de fonds se fait avec une preuve de concept et un whitepaper qui explique les objectifs technologiques, les moyens utilisés et la roadmap du projet afin de parvenir à ses fins. Globalement, on se rend compte que beaucoup d’ICO, la majorité même, lancées en 2017 étaient des arnaques dans les projets qu’elles développaient. Cependant, la répartition et le design économique de ces lancements permettaient tout de même aux investisseurs particuliers d’avoir accès à des prix intéressants. Et pour les projets les plus sérieux, ou du moins ceux qui ont eu des gains très importants par la suite, le prix auquel le public a pu les avoir était très intéressant, on pense notamment à Ethereum ou Solana par exemple. Aujourd’hui, certains projets sont très intéressants techniquement, mais la configuration des tokenomics est tout simplement honteuse à bien des égards. En effet, la part réservée au public (ICO) est de plus en plus petite (2/10 % maximum) comparativement à Ethereum, Cardano ou Ergo (> 75 % pour le grand public). Voici des infographies qui représentent bien l’évolution de la répartition des jetons dans le lancement des projets.

Ce graphique montre le modèle de distribution et de vente publique réalisé lors des première levées de fonds crypto (part vendu au public en bleu) :

Ce graphique montre le modèle de distribution et de vente publique actuel réalisé par les nouveaux projets (part vendu au public en jaune) :

Non seulement l’offre à laquelle a accès le grand public est beaucoup plus faible, pour ne pas dire inexistante, mais au-delà de ce changement, les capitalisations au lancement sont beaucoup plus élevées, ce qui signifie que les investisseurs retails n’ont pas l’occasion d’avoir accès à ces cryptos à bons prix comme cela pouvait être le cas auparavant. Bien souvent, lors de l’indexation des cryptomonnaies sur les exchanges, les prix sont déjà à une valeur de x5/10/20 par rapport au prix de l’ICO, et je ne parle même pas des prix auxquels les investisseurs privés ont eu accès.

Les projets comme APTOS, SUI, Arbitrum ou Starknet, pour ne citer que ceux-là, se retrouvent donc avec des capitalisations très élevées en ayant seulement 10/20 % du supply en circulation. Les vraies capitalisations sont donc 5 à 10 fois plus élevées si on prend en compte la totalité des tokens, c’est-à-dire ceux déjà en circulation ainsi que ceux qui seront relâchés dans les mois et les années à venir. C’est tout simplement indécent et beaucoup d’investisseurs se font malheureusement berner par manque de connaissances de ce fonctionnement si spécifique aux cryptomonnaies.

De l’autre versant, il y a les projets dont les lancements et le financement passent par un système onchain et souvent progressif grâce à la preuve de travail (proof of work pour les intimes). C’est notamment le cas de projets historiques comme Bitcoin, ou Monero, mais il y a également une multitude de projets qui utilisent ce modèle de financement pour se développer et élargir sa base communautaire en commençant par l’écosystème des mineurs. Tout n’est pas parfait dans ce système non plus, et il faut faire un tri important avec la présence d’arnaques fréquentes, mais il y a un mode de fonctionnement économique qui est très souvent bien plus équitable pour les investisseurs particuliers. En effet, même pour les projets les plus gourmands dès le lancement avec ce que l’on nomme le « premine » (voir définition en bas de page), c’est-à-dire des pièces acquises par l’équipe dès le lancement de la blockchain, ses allocations ne dépassent que très rarement les 20 %, ce qui signifie que les 80 % restants pourront être acquis librement par les mineurs ou les investisseurs dès que la cryptomonnaie en question aura été indexée sur un échangeur. Cependant, généralement les projets ne se financent pas par l’intermédiaire d’un premine dès le lancement mais par un pourcentage alloué à l’équipe lors de chaque bloc (5/10 %). Il est évident que les équipes de projets sérieux ont besoin de financement, seuls Bitcoin et Monero sont arrivés aujourd’hui à financer leur développement uniquement par un système de don (un peu comme les logiciels libres). Il est donc tout à fait acceptable que les développeurs de projets sérieux puissent se rémunérer au travers du temps par l’intermédiaire d’une partie de l’émission des jetons. La différence étant que cette rémunération n’aura de valeur que si les développeurs réalisent un travail de qualité à la fois dans le développement technologique, communautaire et marketing. Les investisseurs, quant à eux, peuvent investir très tôt et à des prix très bas, mais ils portent également plus de risques quant à la réussite du projet et à la délivrance des promesses. Dans ces projets, on peut citer TAO, Zano, Qubic, Kaspa, Xelis, Octaspace, BlocX, Salvium, ou encore NeurAI. Libre à chacun ensuite de choisir dans quels types de projets il souhaite investir, mais il est très important de comprendre cette notion de tokenomics et de financement de projets ainsi que les différentes formes de projets présents dans l’écosystème.

Pour ma part, je considère aujourd’hui que les projets qui ne font pas d’ICO ou assimilés et qui choisissent de créer leur propre blockchain proof of work sont des projets beaucoup plus équitables pour les investisseurs particuliers. Encore une raison, malgré les critiques généralisées, d’apprécier le consensus proof of work et les financements équitables de projets qu’il permet grâce notamment à l’écosystème des mineurs.

Premine: Lorsqu’une cryptomonnaie est pré-minée, cela signifie simplement qu’un pourcentage de pièces de cette monnaie a été créé et distribué, avant le lancement officiel de cette crypto

Cryptomonnaies : un contexte réglementaire dangereux pour notre vie privée

Comme on le voit avec l’arrestation du fondateur de Telegram, mais aussi celle d’un des développeurs de Tornado Cash plus tôt en 2023 et des développeurs de Samurai Wallet en 2024, il y a une vraie volonté, de la part des gouvernements, d’attaquer la vie privée que ce soit sur internet ou dans son prolongement naturel, celui de la monnaie digitale, les cryptomonnaies.

Certains ont encore tendance à l’ignorer, faute d’informations médiatiques de qualité, mais Bitcoin n’offre aujourd’hui absolument aucune fonction d’anonymat dans les transactions. Il contribue au contraire à faciliter la surveillance des transactions grâce à l’analyse on-chain et au développement de sociétés spécialisées dans ce domaine, comme Chainalysis.

Il y a un enjeu également au niveau des exchanges puisque certains d’entre eux ont choisi de bannir les cryptomonnaies qui intègre un volet d’anonymat dans leur protocole, comme Binance ou Kraken. La plus connue d’entre elles étant le Monero. Par ailleurs, les informations personnelles demandées par une plateforme telle que Binance, à la suite de l’adoption de la règlementation MICA, à ses utilisateurs afin de pouvoir poursuivre leurs activités sont à ce titre assez terrifiantes puisqu’il nous faut même transmettre les adresses privées (self custodial). Comme l’avait évoqué Alexandre Stachtchenko dans l’une de ses conférences, il y a un véritable enjeu à maîtriser les points de passage que représentent les exchanges dans les cryptomonnaies ; L’Union européenne l’a compris en matière de réglementation mais pas dans le soutien aux acteurs européens. Encore un secteur d’avenir dans lequel nous allons perdre toute forme de souveraineté.

Il y a donc un équilibre profond à trouver entre surveillance réglementaire (anti-terrorisme, lutte contre le blanchiment d’argent) et protection de la vie privée des citoyens, et la dynamique actuelle prise par les gouvernements ne semble pas faire cas de cette dernière. Tout est et tout doit être permis afin de contrôler la circulation des capitaux, encore plus dans le monde de la cryptomonnaie. Rappelons à ce titre que les transactions illicites dans les cryptomonnaies ne sont comparativement pas plus élevées que celles ayant cours dans la finance traditionnelle. Preuve que la numérisation des paiements, déjà fortement déployée, n’a pas permis l’éradication des usages illicites.

Dans ce contexte, il est important de noter la distinction entre 2 types de projets dans les cryptomonnaies pure players (sans fonction de contrats intelligents). Ceux ne faisant aucun compromis avec les autorités tels que Monero (RingCT), Piratechain (Zk-Snarks), ou Grin (Mimblewimble) et d’autres projets qui tentent de trouver un équilibre technologique très complexe entre respect de la vie privée et conformité avec les autorités. Dans cette dernière catégorie, nous retrouvons Zano (RingCT), Beam (Mimblewimble), Firo (Lelantus Spark), ou plus récemment Salvium (RingCT). L’objectif étant de pouvoir effectué des transactions préservant l’anonymat tout en pouvant révéler si les autorités en font la demande l’historique de certaines de nos transactions. Il faut bien entendu que l’initiative soit dans les mains des utilisateurs et non à celle de l’organe émetteur comme cela peut être le cas pour l’USDC ou l’USDT qui ont un droit de censure tout puissant et centralisé. Je rappelle ces développements technologiques et ces partis pris différents afin de rappeler la richesse des développements en cours sur la technologie blockchain et la possibilité ouverte sur un compromis entre le respect de notre vie privée et la traçabilité absolue au nom de notre sécurité commune. Oui, il y a bien un chemin hors des extrêmes qui nous sont présentés où la moindre évocation de la protection de notre vie privée semble immédiatement interprétée comme un manque de loyauté envers notre société. J’encourage donc les citoyens à se renseigner sur les possibilités offertes par la technologie et à ne surtout pas sacrifier notre vie privée sur l’autel de la peur. Les droits fondamentaux se perdent beaucoup plus rapidement qu’ils ne se gagnent…

Pour découvrir certains projets, n’hésitez pas à faire un tour sur le site web suivant : https://crypto-lowcap.com/ Vous trouverez également une analyse comparative des différents protocoles anonymes ici : https://firo.org/guide/privacy-coin-comparison.html. »

Sources : https://www.chainalysis.com/blog/2024-crypto-money-laundering/

https://medium.com/@AlexStach/les-d%C3%A9rives-de-la-surveillance-financi%C3%A8re-menacent-nos-d%C3%A9mocraties-323fbdc1ccbf#_ftn33

Adoption des cryptos : la mise à jour qui va tout changer

L’implémentation de l’EIP-4337 sur Ethereum constitue un évènement majeur pour la démocratisation des cryptomonnaies et l’utilisation des applications « blockchain ».

Cette nouvelle, passée pour le moins inaperçue dans un contexte de marché encore difficile pour les cryptomonnaies, représente pourtant un tournant majeur dans le développement de ce secteur. En effet la possibilité de l’abstraction de compte que permet cette mise à jour, bien que ce terme semble un peu obscur à première vue, permet tout simplement d’utiliser des cryptomonnaies, d’interagir avec des contrats « intelligents » (smart contract), sans nécessairement avoir connaissance du sous-jacent technique. Nul besoin d’apprendre des termes complexes, de comprendre le fonctionnement d’une clé privée, d’une clé publique, ou de la cryptographie asymétrique pour bénéficier des révolutions amenées par cette technologie. L’invisibilité de la technologie permise par cette mise à jour, est un élément clé son l’adoption. De la même façon, qu’aujourd’hui personne ne comprend et ne connaît le protocole TCP/IP pourtant indispensable au fonctionnement de l’internet 2.0 tel que nous le connaissons actuellement.

Le cas d’usage certainement le plus symbolique étant la possibilité, dans un futur proche, d’avoir accès à un portefeuille de cryptomonnaie par l’intermédiaire d’un login et d’un mot de passe, avec la possibilité comme nous l’avons actuellement de mettre en place des procédures de récupération en cas de perte ou de d’oubli de celui-ci. Le web 3.0 et le transfert de valeur sur internet accessibles avec autant de faciliter qu’une application de smartphone. Il sera aussi possible avec cette mise à jour de programmer des actions ponctuelles ou des récurrences sur son portefeuille comme des virements automatiques pour le paiement d’un abonnement par exemple.

C’est une évolution majeure qui va permettre de développer des portefeuilles bénéficiant des avantages de la technologie blockchain, telle que la décentralisation, et la propriété réelle de ses fonds, tout en ayant une interface utilisateur très simplifiée et les mêmes fonctionnalités que l’on peut trouver aujourd’hui dans des applications bancaires sur son smartphone. Et connaissant la dynamique de développement et la rapidité d’évolution de ce secteur, vont apparaître très bientôt, des applications qui proposeront des fonctionnalités inexistantes dans le système traditionnel car impossible à mettre en œuvre dans des système centralisés. Finalement, le terme « abstraction » convient bien, puisqu’il s’agit de faire disparaître, pour les utilisateurs, la complexité technologique, au profit de fonctionnalités et d’interfaces qui leurs sont familières tout en leur faisant bénéficier de toutes les opportunités offertes par cette technologie.L’adoption d’une technologie se fait au travers de killer application qui doivent permettre d’amener le grand public à l’utiliser très facilement et avec des vrais bénéfices immédiats, et je suis convaincu que cette mise à jour discrète est en réalité la clé de voûte d’une adoption massive de la technologie blockchain et donc de l’usage des cryptomonnaies dans le monde.

VOTRE COACH

Risque de crise majeur sur l’industrie bancaire

Il est toujours important de le rappeler mais Bitcoin a été créé en 2008, à la suite de l’effondrement de la banque d’investissement Lehman Brothers et de la crise qui s’en est suivie.

Les objectifs de Satoshi Nakamoto étaient simples :

  • Permettre à chacun d’avoir une détention réelle de ses fonds en cas de crise bancaire et de faillites de banques successives (risque de perte de l’argent détenue en banque pour les citoyens et les entreprises)
  • Permettre d’avoir confiance dans la stabilité de l’émission monétaire dû au fait que les états et les banques centrales pourraient dévaluer notre monnaie afin de sauver, à nouveau, le système bancaire si une crise venait à se reproduire ou plutôt quand elle se reproduirait (risque lié à l’impression monétaire et à ses conséquences sur la dépréciation de la monnaie) *

En effet, en cas de crise bancaire, comme nous le vivons depuis début mars 2023, les banques centrales et les états ont 2 choix :

  • Option n°1 : Ne pas intervenir et activer les procédures de sauvegarde des fonds des clients par les organismes d’assurance avec le risque d’effet de contagion et de bankrun sur d’autres banques. C’est ce qui s’est passé aux Etats-Unis après la faillite de la Silverbank, de la Silicon Valley Bank et enfin de Signature Bank…. Au vu du risque systémique que cela engendrerait, il est en réalité peu probable que cette option soit choisie un jour. (Risques sur une partie ou la totalité des fonds des citoyens)
  • Option n°2 : Intervenir directement en assurant les dépôts des clients dans les banques en difficultés ou en faillites et en injectant la liquidité nécessaire dans le système bancaire afin de maintenir la confiance des citoyens envers le système bancaire et assurer la liquidité interbancaire. (Risques de dépréciation de la monnaie lié à l’impression monétaire)

Lundi, les autorités américaines ont, après une courte hésitation, décider de choisir l’option n°2 et donc de stopper l’hémorragie en protégeant et en assurant la garantie de fonds pour les déposants, et ont également apporté 300 milliards de liquidité au système bancaire afin de prévenir l’effet de contagion et le manque de liquidité. Cela va se traduire inévitablement, à terme, par de l’impression monétaire, une dévaluation de la valeur du dollar et donc une inflation des biens à la consommation, une augmentation de la dette, et/ou la poursuite des bulles spéculatives sur les marchés de l’immobilier ou des actions par exemple. Il y a toujours des conséquences au choix monétaires réalisés par les banques centrales et cela se retrouve dans la dévaluation de la monnaie, que ce soit par rapport à un panier de biens à la consommation ou à des valeurs d’investissements.

Dans le cas du Crédit Suisse, malgré le risque systémique que celui-ci représente pour l’industrie bancaire européenne et mondiale, la Banque Centrale Européenne a décidé de maintenir sa hausse des taux d’intérêts. La Banque Nationale Suisse a, quant à elle, décidé de prêter 50 milliards au crédit Suisse et une offre d’achat a été conclue par UBS en tout début de semaine. Pour finir, une réunion des principales banques centrales mondiales a eu lieu la semaine dernière afin de prévenir un manque de liquidité pour l’ensemble du système bancaire mondial. Ce qui signifie, en filigrane, faire appel au bilan de la FED soit par une réduction des réserves, soit par l’impression monétaire.

Après l’explosion de l’inflation, dont une grande partie, est en réalité liée aux problèmes logistiques post-COVID, à la fermeture du marché chinois et à la guerre en Ukraine (et non à l’impression monétaire historique), les bonnes résolutions des banques centrales de relevé leurs taux d’intérêt et de réduire leurs bilans (QT) n’auront finalement pas duré plus d’un an. Il est possible dans ce contexte que les taux restent élevés mais à la condition que les leviers de la création monétaire et de l’augmentation du bilan soient maintenus comme filet de sécurité pour assurer la liquidité du système bancaire, et rassurer les marchés financiers pour le refinancement toujours plus élevé de la dette des états occidentaux.     

Finalement et ce même si la sécurité des comptes bancaires et de nos avoirs ont à priori peu de chance d’être compromis à court terme dans nos sociétés occidentales, l’outil de l’impression monétaire et la dévaluation de celle-ci à la suite de l’inévitable dilution me conforte dans l’idée qu’au-delà des caractéristiques de conservation et de souveraineté de nos fonds, la promesse déflationniste de Bitcoin est, dans cette impasse monétaire, la plus simple et pourtant la meilleure propositions de valeur.

Nb : L’impression monétaire n’est pas utilisée uniquement dans le cas de crise bancaire comme on a pu le voir récemment avec la crise sanitaire (COVID), la guerre en Ukraine, le financement de la réindustrialisation (IRA) et peut-être bientôt la lutte contre le changement climatique

Rapport très critique contre les cryptos

Un rapport très cinglant a été rendu par 6 économistes au sujet des cryptomonnaies.

Ce rapport a été demandé par le député européen de gauche Emmanuel MAUREL, connu pour ses positions, également très critiques à l’égard de l’écosystème, et ce, afin de dresser un panorama des cryptomonnaies qui doit influencé le prochain vote du règlement européen MICA et contribuer à durcir des positions déjà très contraignantes pour l’écosystème. Autant dire que les conclusions de ce rapport ne présentent aucune surprise étant donné le commanditaire, la commande et l’équipe missionnée.

Pourtant quand je vois le descriptif du « projet » de l’Institut Rousseau où Monsieur Nicolas DUFRENE est directeur général, je lis: « Dans cette réflexion, nous souhaitons promouvoir des modes de gouvernance plus collectifs, soucieux d’impliquer les citoyens et de garantir leur confiance dans le temps, en même temps qu’il nous faut un regard neuf sur les phénomènes naturels, politiques et sociaux qui nous entourent ». Cette définition me rappelle étrangement Bitcoin. Comment peut-on à la fois être le porte-parole de cette institut, souhaiter une gouvernance plus collective, vouloir garantir la confiance dans le temps pour les citoyens et dire : « Ce qu’on promet à travers les crypto-actifs, cela pourrait être réalisé avec beaucoup plus d’efficacité tout en gardant ce caractère de bien commun avec des monnaies digitales de banques centrales, véritablement accessibles aux citoyens. ».

(BFM crypto, le 10 mars 2023)

Le Bitcoin est un OVNI dans l’écosystème monétaire (Objet virtuel non identifié), pour autant, je m’étonne de la mauvaise foi dans l’analyse qui peut en être faite. La France serait-elle incapable de sortir des affrontements idéologiques permanents ? Comment peut-on avancer, évoluer sans être capable d’accepter les innovations, les intégrer intelligemment ? L’Europe passe plus de temps à se protéger de l’extérieur, à règlementer pour protéger les acteurs en place qui souffrent d’immobilisme et d’inertie, à se replier sur soi-même, plutôt qu’à soutenir l’émergence technologique et les acteurs agiles et innovants qui la composent. Non l’écosystème n’est pas parfait, oui, celui-ci nécessiterait plus de régulation, notamment pour les acteurs centralisés afin d’augmenter la protection des investisseurs et les détenteurs de cryptomonnaies. Mais ce qu’il faut, c’est un accompagnement du législateur et non une guillotine législative, de peur de terrasser nos acteurs européens et ainsi se retrouver dans la même situation qu’avec le web 2.0 et les GAFAM. Les cryptomonnaies bousculent, j’en conviens, mais elles vont advenir et quand l’Europe se réveillera, il sera, je le crains, à nouveau trop tard.


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